Monsieur Nakamura
Vendredi 18, cap à l'est. Le soleil levant vient à notre rencontre. Dominique a réservé pour ce samedi soir, après une petite sieste pour récupérer de la nuit de veille. Plus qu'un changement de lieu, c'est un changement d'âge, de saison, de l'hiver au printemps ce nouveau restaurant de Monsieur Nakamura. De la rue bruyante et de la façade étroite, nous sommes à présent dans un quartier calme où l'entrée est accueillante. Sous le fronton blanc, quelques bambous, une petite fontaine.
Dès l'entrée, oui, nous avons changé de saison : c'est l'odeur de la rentrée des classes qui me frappe, celle du bois neuf, du papier immaculé comme le sont les sets de table. La disposition est symétrique par rapport à l'ancien établissement, le comptoir est cette fois à doite, quelques tables au fond sont devant un jardin japonais clos et vitré. L'air est frais. Il est vrai que même la nuit tombée, la température extérieure était de 35° C.
Le premier saké est un rafraichissement du palais, tout en équilibre et en finesse, j'oserai le qualifier de féminin. La mise en bouche vient sous la forme d'une fraîche salade de pommes de terre, permettant ainsi de patienter pendant la préparation des sashimis. Ceux-ci appellent une mention exceptionnelle pour les ormeaux et les langues d'oursin. La dégustation se poursuit avec une salade de foies et gésiers moelleux, des croquettes fondantes sous le croustillant, un nabé de poissons et cigales aux légumes croquants.
Le second saké a plus de corps et une grande longueur en bouche. Il accompagne merveilleusement le maki de maquereau dont la feuille de nori est remplacée par le kombu. L'émotion est à son comble, les parfums explosent en bouche, les larmes de bonheur montent aux yeux. Des foies chauds de volaille accompagnés de quelques pommes sautées précèdent le poisson rouge de confusion pour notre plus grand plaisir.
Monsieur Nakamura est heureux de nous voir partager l'amour de sa cuisine. Nous aussi ...