un article consacré à Dominique Corby dans L'Yonne-républicaine

Dominique Corby : « Les Japonais aiment le vin »

(Article publié dans le journal L'Yonne-républicaine le samedi 28 juin 2008. Cet article est extrait d'un reportage sur l'édition de 15 volumes des "Gouttes de Dieu", mangas sortis au Japon. Ils sont consacrés au monde du vin et à la dégustation. Editions Glénat).

Ancien numéro deux de La tour d'argent à Paris, Dominique Corby travaille au Japon depuis quinze ans. L'ami du cuisinier sénonais Patrick Gauthier parle couramment le japonais et dirige deux restaurants gastronomiques, Le 6^e sens à Tokyo et Le Sakura à Osaka. Il cuisine à la française les produits du soleil levant et il est sans doute le meilleur ambassadeur des vins de France.
« Il y a eu des retombées après la sortie des livres. Au Japon, il y a des Otako. Ce sont des fanatiques de mangas. Ils ont été très impressionnés par ces livres qui parlent du vin. Les bouquins ont eu une influence directe sur le comportement des gens. Beaucoup de jeunes boivent du vin parce qu'ils ont lu ces mangas », commente le cuisinier. L'un de ses établissements dispose d'un café bar. Nombreux sont les consommateurs de 20 ans qui viennent déguster un verre de vin rouge. L'intérêt des Japonais ne repose pas seulement sur la lecture aussi assidue soit-elle des mangas. Mais les Japonais, à en croire Dominique Corby, changeraient de comportement par rapport aux boissons alcoolisées. Ils abandonneraient la bière et le saké au profit du vin.

« Ils font facilement la différence entre les bourgognes et les bordeaux. Ils ont le palais assez formé. Je possède 350 références de vins. Au restaurant Le 6^e sens, par exemple, nous avons 10 000 bouteilles », confie le chef. Ses clients n'hésitent pas à mettre le prix pour boire une bonne bouteille. C'est le petit plaisir des Japonais. Un plaisir qui, il y a une quinzaine d'années était, a priori, réservé à une clientèle d'amateurs quadras, au niveau de vie confortable. Le public s'est démocratisé et les jeunes gens aujourd'hui ont appris à savourer, avec modération, les larmes d'or et de pourpre de notre terroir. Au surplus, l'édition des mangas ne s'est pas faite en vain.

J.-L. S.

Dominique Corby (à droite, photo d'archives), lors d'une visite à Sens.